Points de vue sur l'actualité

L'OCDE défend la flex-sécurité

L'OCDE s'attend à une lente baisse du chômage l'année prochaine dans ses trente pays membres (Etats-Unis, Canada et quatorze pays européens). Dans son rapport annuel sur les Perspectives de l'emploi rendu public la semaine dernière, l'OCDE note que la hausse des prix du pétrole, les fluctuations des taux de change, les craintes pour l'emploi liées à la mondialisation des échanges créent un contexte néfaste pour une décrue rapide du chômage. Le lien chômage - mondialisation est, selon l'OCDE, le suivant : la libéralisation des échanges et des investissements n'est directement responsable que de 7 à 14% des licenciements dans les principaux pays membres. Mais les salariés des secteurs ainsi touchés sont les plus fragiles : ils ont souvent plus de mal que les autres à retrouver du travail et subissent des pertes de salaires plus importantes. L'OCDE prône des " stratégies d'activation " des politiques de l'emploi : aide à la recherche, conseil et formation, qui sont autant de " services de retour à l'emploi " impliquant des " obligations mutuelles ". Elles sont ainsi assorties d'incitations financières pour que les chômeurs aient " l'obligation de chercher un emploi activement ". Parallèlement, l'OCDE rappelle que " le travail rémunérateur " participe à la recherche d'emploi et relève notamment que le faible niveau des salaires ne rend pas suffisamment attrayant le retour à l'emploi. L'organisation remarque ainsi que la politique d'incitations financières a eu des résultats positifs au Danemark, au Royaume-Uni et aux Pays-Bas. Elle souligne ainsi l'intérêt de la flex-sécurité et encourage la France à engager une politique active, notamment par la hausse de la prime pour l'emploi. La CFTC ne peut que rejeter ces mesures ultra-libérales.