Points de vue sur l'actualitéLa France à la traîne en AsieDepuis 1997, la France a perdu des parts de marché en Asie et en Chine, en particulier par rapport aux autres pays de la zone euro, comme l'Allemagne. La part de l'Asie dans les exportations ne représente en 2003 que 6% du total des exportations françaises. Les ventes vers la Chine sont inférieures à 1,5 % des exportations. A titre de comparaison, la France exporte deux fois plus vers la Suisse que vers la Chine... Or, la part des pays d'Asie dans les importations mondiales représente aujourd'hui 18%. La Chine importe en 2003 pour 413 milliards de dollars, soit 5,3% des importations mondiales, elle est devenue le troisième importateur mondial, et se place désormais devant la France. De plus, les chiffres, exprimés en dollars, surestiment le poids réel des exportations de la France, en raison de l'appréciation de l'euro. Les parts de marché de la France sur les marchés asiatiques ont presque été divisées par deux entre 1997 et 2003, passant de 2% à 1,25%. L'Allemagne a, en revanche, su tirer son épingle du jeu, en devenant le premier partenaire européen de la Chine, avec 4,4% de parts de marché dans ce pays. Toutes les analyses montrent la complémentarité entre les exportations et les investissements directs à l'étranger. Les entreprises allemandes sont ainsi fortement implantées en Asie, ce qui n'est pas le cas des entreprises françaises. La polémique actuelle sur les exportations chinoises en Europe, qui se sont accrues de 50% en quelques mois, n'a de sens que si elle permet d'élaborer des stratégies destinées à contrecarrer la conquête opérée par les marchés asiatiques. Parmi les propositions que l'on peut avancer, celle de la spécialisation de la France sur des créneaux à haute valeur ajoutée, ce qui nécessiterait des investissements conséquents en Recherche et Développement. Une question se pose dorénavant : la relance de la recherche, publique comme privée, fait-elle réellement partie des priorités du gouvernement actuel ? |