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Annulation de la dette des pays pauvres : une solution intermédiaire et insuffisante pour la CMT

Une solution nécessaire, mais "intermédiaire et insuffisante." Telle est, tracée à grand trait, la position de la Confédération mondiale du travail (CMT) à propos de la décision prise par le G8 d'annuler la dette de 18 pays pauvres. "Intermédiaire et insuffisante, car le problème de la dette bilatérale, contractée auprès d'entreprises privées ou de gouvernements, n'est pas réglé", précise la CMT dans un communiqué.

Réunis à Londres, les 11 et 12 juin dernier, les ministres des Finances du G7 (les sept pays les plus riches de la planète) plus la Russie ont, en effet, décidé d'annuler la dette extérieure de 18 pays pauvres d'Afrique et d'Amérique latine qui s'élève à près de 40 milliards d'euros. Neuf autres pays pourraient par la suite bénéficier de cette mesure. Seules les dettes contractées avec les organisations multilatérales de crédit à caractère public (Fond monétaire international, Banque mondiale et Banque africaine de développement) sont concernées. Cette décision vise à libérer les ressources économiques de ces pays. La CMT estime, également, que" l'annulation de la dette ne doit pas être conditionnée à une nouvelle vague de privatisations." La CMT plaide, enfin, "pour l'annulation totale de la dette des pays les plus pauvres et un rééchelonnement financier, afin que 20% du budget national soit consacré au remboursement; le reste affecté aux infrastructures, à l'éducation, à la recherche ..." La mesure devrait être entérinée par les chefs d'Etat et de gouvernement du G8 début juillet en Ecosse.