Points de vue sur l'actualité

Une différence "inexplicable" entre les salaires des hommes et des femmes

Le salaire moyen des femmes reste inférieur de 27% à celui des hommes. Pourtant, les femmes sont aujourd'hui plus diplômées que les hommes : 24% des femmes actives ont un niveau de diplôme supérieur au baccalauréat, contre 21% des hommes. La diminution des écarts de rémunération dans les années 1970 aura été de courte durée. Dès le début des années 1990, les inégalités salariales se creusent à nouveau. La persistance des écarts de rémunération entre les deux sexes s'explique par un marché du travail compartimenté - 60% des emplois féminins se concentrent sur seulement six catégories socioprofessionnelles - un profil de carrière plus discontinu chez les femmes, mais aussi par le comportement des employeurs, peu enclins à confier des postes à responsabilité à des femmes. Les données d'Eurostat sur l'Europe et les Etats-Unis montrent qu'à conditions identiques (niveau du poste, qualification, entreprise, région...), une différence "inexplicable" entre les salaires féminins et masculins de 15% subsiste, imputable uniquement à une discrimination salariale. Les études menées par la Dares mettent en évidence des écarts moyens de rémunération de 24% dans les banques, de 15% dans la plasturgie et de 46% dans les bureaux d'études techniques. Ils proviennent des positions défavorables des femmes dans les grilles de classification des conventions collectives. Contrairement à certaines idées reçues, les écarts de rémunération lors du recrutement sont relativement peu élevés, mais se creusent tout au long de la carrière en raison de promotions et de primes plus souvent attribuées aux hommes.