Points de vue sur l'actualitéLe dossier du service minimum revient sans négociationLe 1er juillet, l'Etat ne sera plus majoritaire au Syndicat des transports d'Île-de-France (Stif) au profit de la région Île-de-France. Mais un coup politique vient de bousculer la nouvelle donne : le conseil d'administration du Stif a adopté la semaine dernière la mise en place du service minimum à la SNCF et à la RATP. Aux termes des contrats qui les lient au Stif, les deux entreprises s'engagent à assurer 33% du trafic lors des mouvements sociaux pour la SNCF et 50% pour la RATP. Comme le craignait la CFTC, le dispositif prévoit des pénalités financières très lourdes, respectivement de près de 300 et 800 000 euros par jour. Un progrès pour les Franciliens ? Dans cette affaire qui oppose les politiques, le dialogue social et les salariés font les frais d'une mauvaise querelle. La CFTC s'est toujours opposée au service minimum imposé, plus encore par un dispositif contraignant imposé par la loi comme c'est le cas ici. Elle défend le principe de "l'alarme sociale" mis en place à la RATP après les grèves de 1995. Ce dispositif, dont la CFTC est à l'origine, prévoit une concertation entre les syndicats et la direction de la Régie pour négocier dès qu'une source de conflit apparaît de manière à le régler avant d'en arriver à la grève. Il a été récemment adopté à la SNCF. Novatrice dans sa réflexion sur la prévention des conflits, la CFTC se prononce pour une recherche négociée de solutions. On ne peut pas à la fois donner la place requise à la négociation et imposer par la loi des dispositions qui relèvent en réalité du champ de cette négociation ! "Ces derniers temps, les échanges sur le service minimum ne semblent avoir eu pour vocation essentielle que d'éviter des débats de fond sur les véritables origines de la conflictualité. Et pour cause : les grèves découlent pour la plupart des conséquences sociales des politiques assignées par l'État aux entreprises sous sa tutelle, explique Bernard Aubin (CFTC-cheminots), selon qui le service garanti mis en place au Stif "ne répondra en rien aux attentes sociales des salariés des entreprises publiques pas plus qu'aux exigences des usagers des transports." |