Points de vue sur l'actualité

Une question de dignité

Tôt ou tard, le gouvernement sera obligé d'entrer dans la négociation. Les jours qui viennent seront décisifs pour juger de la capacité du nouveau gouvernement à restaurer la confiance dans notre pays.

Nous avons prévenu clairement le ministre : soit la CFTC est entendue ces jours-ci, notamment pour amender le projet de contrat nouvelle embauche, soit la rentrée sociale de septembre sera véritablement une "rentrée chaude" : il ne s'agit pas de menacer, mais simplement d'exprimer le point de vue des salariés. Tôt ou tard, le gouvernement sera obligé d'entrer dans la négociation. Car c'est seulement par le dialogue social que nous parviendrons, ensemble, à relancer la croissance et l'emploi dans notre pays. Espérons donc que le gouvernement s'y engagera bientôt. Le message de la CFTC est clair : on ne construit pas la croissance sur la précarité. Nous sommes d'accord pour étudier toutes mesures nouvelles susceptibles de relancer l'emploi dans notre pays. Mais pas question d'accroître une précarité déjà trop importante. La CFTC a particulièrement insisté sur la nécessité d'accompagner très tôt la rupture du contrat par une indemnisation et de prévoir le retour à l'emploi par la Convention de reclassement personnalisé, ainsi que le respect d'un préavis. Sur tous ces points, des ouvertures nous ont été faites, mais un problème demeure : nous n'accepterons jamais comme légal ce qui ne saurait l'être, une rupture du contrat, sans cause réelle et sérieuse, rebaptisée pour la circonstance "période d'essai de deux ans." C'est bien le moins que nous puissions demander : les salariés, à qui l'on demande beaucoup, lorsqu'ils sont licenciés, doivent l'être pour cause réelle et sérieuse. C'est une question de dignité, et cette dignité pour la CFTC n'est pas négociable.