Points de vue sur l'actualité

"La fatigue des élites, le capitalisme et ses cadres"

II est temps de se soucier du « malaise des cadres », qui se manifeste par une révolte larvée contre la situation intenable dans laquelle les place le management moderne. Il s'agit en substance de la thèse défendue par François Dupuis, dans son ouvrage intitulé : « La fatigue des élites. Le capitalisme et ses cadres » . Sociologue ayant enseigné dans les business schools européennes et nord-américaines, ce dernier prophétise ainsi des lendemains difficiles pour les grandes entreprises : « On se prend à imaginer que le désordre social ne surgisse pas à l'avenir d'une mobilisation des petits contre le capitalisme, mais de ses propres gardiens et messagers ». Autrement dit, contrairement au postulat classique, le mal frappe cette fois au cœur même des élites. En effet, la crise actuelle de l'encadrement semble d'une toute autre nature que celle existant depuis l'après-guerre, car elle a été provoquée par les changements d'organisation survenus depuis un peu plus d'une décennie. Dans ces réorganisations successives, les cadres ont abandonné des protections qui définissaient leur identité et justifiaient jusqu'ici leur statut. En ce sens, il paraît indéniable que les cadres sont beaucoup plus exposés au risque de chômage.

Les cadres, note François Dupuis, « se retrouvent surexposés à des tensions diverses et contradictoires qu'ils doivent à la fois subir et approuver, puisqu'ils sont, dans l'entreprise, ceux qui sont censés comprendre les impératifs du marché et à l'occasion les expliquer aux autres ! ». Comment réagissent-ils alors à ces pressions contradictoires ? Tout simplement par une démotivation croissante, dont leur ralliement surprise aux 35 heures a montré l'ampleur, et par une rupture avec l'entreprise. D'où la notion de « fatigue des élites ». Afin de sortir de ce cercle vicieux, l'auteur propose différentes pistes dans cet ouvrage, que nous vous recommandons, car selon lui, le capitalisme n'a rien à gagner à long terme à faire souffrir ses cadres.

Pour plus de renseignements ou toute question juridique spécifique aux cadres, vous pouvez contacter Simon Denis au secrétariat de l'Ugica-CFTC au 01 44 52 49 82 ou ugica@cftc.fr