Points de vue sur l'actualité

Le syndicalisme, un droit à défendre tous les jours

La CFTC formule le vœu que le futur président du Medef, s'il veut vraiment "réconcilier l'entreprise avec l'opinion publique", commence par cesser de lutter contre le syndicalisme dans les entreprises.

Bien que le droit de grève existe dans notre pays, de nombreux salariés ont subi des pressions, les "encourageant" fermement à venir travailler le lundi de Pentecôte. Telles sont les remontées qui nous sont parvenues au lendemain de cette journée mémorable.

Mais il est des entreprises où la grève s'est poursuivie au-delà du 16 mai. C'est le cas de Total. D'un côté, la direction retire aux salariés qui n'ont pas travaillé le 16 mai un supplément de charges sociales et leur fait la morale parce qu'ils n'ont pas "été solidaires", de l'autre, l'entreprise annonce, à 24 heures d'intervalle, le versement aux actionnaires de dividendes supérieurs à 20%. Il n'est pas étonnant, dans ce contexte, que les salariés expriment un immense ras-le-bol. Voilà un exemple parmi d'autres qui donne raison à la CFTC lorsqu'elle dénonce une solidarité à sens unique. Ce mouvement social, le plus important que l'entreprise pétrolière ait connu depuis vingt-cinq ans, a permis aux salariés de voir leurs revendications satisfaites. Au moment où le Medef cherche un successeur à Ernest-Antoine Seillière, nous formulons le vœu que le futur président de l'organisation patronale, s'il veut vraiment "réconcilier l'entreprise avec l'opinion publique", selon les propres termes de l'un des candidats, commence par cesser de lutter contre le syndicalisme dans les entreprises.

Avant de faire l'Europe sociale, il nous faudra faire encore bien des efforts pour rendre la France elle-même plus sociale. Et pour cela, il n'existe qu'une seule voie : que tous les salariés s'unissent autour des organisations syndicales pour faire exister vraiment la représentation des salariés dans ce pays.