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Amcor-Rentsch : salaires gelés contre investissement

L'alternative laissée aux 150 salariés de l'usine Amcor-Rentsch d'Ungersheim (Haut-Rhin), était sans équivoque : un investissement de 15 millions d'euros, sous forme d'une nouvelle rotative, contre une réduction des coûts salariaux. Si le personnel de cette imprimerie spécialisée dans les paquets de cigarettes avait refusé l'offre de leur patron européen, ils auraient une fois de plus vu un investissement, vital à leur entreprise, s'envoler en Pologne ou en Russie, et avec lui de nombreuses commandes. La CFTC, seul syndicat de l'entreprise, a donc signé, après une étude approfondie de chaque aspect du problème, un accord avec la direction : cette rotative coûtera aux salariés un gel des salaires sur trois ans et une réduction d'une prime annuelle. "Cette machine devait être attribuée à un site en Europe, resitue Alain Martz, délégué syndical CFTC d'Amcor-Rentsch. Cela signifiait, pour le site lauréat, une intensification de sa productivité et le transfert de commandes, donc une pérennisation de son activité." La direction australienne estimant que le site d'Ungersheim était trop cher, la direction européenne proposait, au départ, une réduction de la masse salariale de 10%. "Le moindre licenciement n'était plus acceptable. Notre entreprise est implantée ici depuis trente ans : des familles entières y travaillent. Après référendum, les salariés ont opté pour le gel des salaires moins lourd de conséquences." En guise de coup de pouce, le comité d'expansion économique du Haut-Rhin a promis un million d'euros au groupe australien. Reste maintenant à tenir les objectifs fixés : "nous allons négocier une fin du gel dès lors que nos chiffres seraient bons, conclut le délégué CFTC. Cela peut donc intervenir avant deux ans. Espérons que les prochains mois confortent notre choix !"