Points de vue sur l'actualité

Jeunes cadres : l'impossible retraite à taux plein

Selon une étude récente de la Direction recherches études évaluations et statistiques (Drees), deux facteurs sont susceptibles de jouer négativement, à l'avenir, sur l'obtention d'une retraite à taux plein par la nouvelle génération de travailleurs. Un âge plus tardif de début de cotisation tout d'abord, selon cette étude, qui relève que la moitié de la génération 1950 avait commencé à cotiser pour la retraite à l'âge de 18 ans. Or pour la génération 1970, ils n'étaient plus qu'un quart. Selon la Drees, ce phénomène s'explique par la politique de formation initiale axée sur le prolongement des études et par une insertion plus difficile et plus tardive sur le marché du travail pour les générations les plus récentes. Un rythme d'acquisition des trimestres en début de carrière moins rapide ensuite, spécialement pour les cinq premières années. En effet, l'étude démontre que la génération 1942 avait cotisé près de 16 trimestres contre 12,5 pour la génération 1970 lors des cinq premières années. Pourtant, cet "écart générationnel" se trouve relativement réduit par le fait que les générations les plus récentes ont acquis un nombre de trimestres « assimilés » (non cotisés) plus élevés. Et parmi ces trimestres assimilés, l'étude relève que la part de ceux acquis au titre du chômage indemnisé a fortement progressé : de 1% pour la génération 1942 à 10% pour la génération 1954 et à 38% pour la génération 1970. En définitive, avec la loi du 21 août 2003 portant réforme des retraites et prévoyant un nombre de trimestres plus important pour obtenir une retraite à taux plein, pour les jeunes générations et notamment les cadres ayant poursuivi plusieurs années d'études universitaires, l'objectif du « taux plein » avant 65 ans semble des plus illusoires. Et la possibilité de rachat d'années d'études ouverte par cette réforme, au prix exorbitant du trimestre, sera vraisemblablement insuffisante pour atteindre cet objectif.

Pour plus de renseignements ou toute question juridique spécifique aux cadres, vous pouvez contacter Simon Denis au secrétariat de l'Ugica-CFTC au 01 44 52 49 82 ou ugica@cftc.fr