Points de vue sur l'actualitéGrève chez Esso : le tigre râle dans le moteurTous les syndicats, la CFTC y compris, du groupe ExxonMobil en France (Esso SAF, Mobil, ExxonMobil Chemical, Noroxo...) appelaient à la grève dans les établissements du groupe du 11 au 19 mai. Délocalisations et suppressions d'emplois sont à nouveau au menu : des mesures d'autant plus difficiles à avaler que le groupe a réalisé 25 milliards de dollars de bénéfice en 2004 et que la progression semble se poursuivre en 2005 (+40% au premier trimestre 2005). "Il n'y a ni obligation ni urgence à mettre des salariés français à la rue pour en embaucher d'autres en Europe de l'Est et en Asie du Sud-Est, s'insurge Christian Herserant, Coordinateur CFTC du groupe Exxonmobil France, le tout financé par l'argent des Assedic ! En France, le projet Géo - vaste programme mondial de délocalisations - concerne 363 postes. Auxquels s'ajoutent la suppression des 141 postes consécutive à la fermeture de l'usine de Noroxo après le drame de la légionellose, celle de 115 postes due à la restructuration de l'usine de lubrifiants de Port Jérôme, celle de 70 postes liée à la vente d'Esso Rep, premier producteur de pétrole sur le sol français et à l'annonce de la suppression d'une centaine d'emplois causée par l'optimisation des usines et raffineries. D'autres projets sont à l'étude comme la délocalisation du service commercial de la chimie." La CFTC d'ExxonMobil en France espère un retournement de situation, ou en tout cas, deux résultats : l'étalement de la mesure dans le temps, au rythme du volontariat et sans licenciement sec et des mesures d'accompagnement attractives. Et le représentant CFTC de conclure : "la direction parle de 100% de reclassement réussi - à sa manière. Ce n'est pas gagné puisqu'elle reconnaît qu'elle aura des soucis pour une soixantaine de personnes, rien que pour la première phase. Elle doit donc accepter de négocier." |