Points de vue sur l'actualité

Chronique d'une cacophonie historique

En luttant contre la suppression d'un jour férié, la CFTC ne remet pas en cause le principe de la solidarité mais le moyen choisi par le gouvernement.

Nous arrivons à la veille du "jour J", ce lundi 16 mai qui malheureusement va voir se confirmer tout ce que nous avions pu prédire et même au-delà, c'est-à-dire une cacophonie historique. Qui peut s'y retrouver dans un tel bourbier : d'un côté, les élèves des écoles risquent de ne pas avoir cours. De l'autre, certains services scolaires, cantines, transports, garderies, ne seront pas forcément assurés dans les communes où les personnels municipaux auront droit à leur journée. Quant aux entreprises privées, où la question a été réglée par accord d'entreprise (merci la loi Fillon !), entre les RTT décomptées, la journée offerte par la direction, les appels à la grève, il est bien difficile de s'y retrouver. Dans la fonction publique, les salariés sont obligés de travailler... mais c'est sans compter avec toutes les exceptions, comme à la SNCF.

Devant une telle pagaille, la CFTC a décidé de saisir en référé le Conseil d'Etat. Celui-ci a donc statué au vu de l'urgence de la situation et sur la forme plus que sur le fond. Nous sommes maintenant invités à attaquer la mesure devant le même Conseil d'Etat mais cette fois sur le fond. Il ne s'agit pas, bien sûr, de remettre en cause le principe de la solidarité envers nos aînés, mais le moyen choisi par le gouvernement. Les directeurs de maisons de retraite sont d'ailleurs à nos côtés, étranglés qu'ils sont par la cotisation qu'ils vont devoir verser à l'Etat, sans le moindre bénéfice supplémentaire pour la compenser. C'est pourquoi la CFTC ira jusqu'au bout et, s'il le faut, en appellera à la Commission européenne des droits de l'homme. D'ici là, le mot d'ordre de grève reste de mise, afin que tous nous puissions passer cette journée dans nos familles et nos divers engagements. Bonne Pentecôte à tous !