Points de vue sur l'actualité

Trois années en décalage social

De mi-2002 à mi-2005, le chômage a augmenté de 300 000 personnes, le déficit public a été maintenu après une chute en 2003 et la croissance a fait des yoyos pour être aujourd'hui en baisse. Retour sur cette période. Mai 2002 : Jean-Pierre Raffarin engage la baisse des impôts et la décentralisation. Début 2003, les projets de réforme des retraites, du temps de travail et de l'indemnisation du chômage déclenchent la colère de centaines de milliers de personnes, qui manifestent dans plusieurs villes, de février à juin. Malgré la pression à laquelle participe la CFTC, le Premier ministre garde le cap. La CFTC, elle, ne signe pas le relevé de conclusion de la réforme des retraites. L'été 2003 est celui du conflit des intermittents du spectacle, opposés à la réforme de leur statut, et de la vague de chaleur qui fait, selon l'Inserm 14 800 victimes. Le 27 août, le Premier ministre dit "explorer" l'idée de supprimer un jour férié pour financer l'aide aux personnes âgées. Une réponse qui apparaît pour la CFTC "surprenante face aux véritables enjeux soulevés par la catastrophe humanitaire." Début 2004 : la réforme du dialogue social - "une folie douce" pour la CFTC - est applicable, mais montre aujourd'hui ses limites. Mars 2004 : au lendemain des élections régionales, le gouvernement est remanié pour donner la priorité à l'économie et au social. Le premier semestre est marqué par la réforme de l'Assurance-maladie, que la CFTC soutient tout en soulevant les insuffisances. En novembre, Jean-Pierre Raffarin rappelle son engagement d'une baisse de 10% du nombre de chômeurs en 2005. Pour y parvenir, le Premier ministre compte sur l'assouplissement des 35 heures - dénoncé par la CFTC - et sur le plan de cohésion sociale. Enfin, le 16 mai 2005 est le premier et sans doute dernier lundi de Pentecôte travaillé.