Points de vue sur l'actualité

Journée de solidarité : évaluation ou opération de com'

Avant même la fameuse journée du 16 mai, le Premier ministre a mis en place un "comité d'évaluation de la journée de solidarité" qui a été "invité à faire part de ses orientations dés la fin du mois de juin." Parallèlement, le gouvernement a annoncé que le lundi de Pentecôte travaillé était "une bonne idée" mais qu'à l'avenir, il faudrait l'organiser de manière "plus souple, plus libre, plus équitable." Voilà une communication qui sonne comme un aveu de faiblesse. C'est un net recul qui tranche avec les positions très fermes, voir fermées, qui prévalaient. Le manque de clairvoyance fait-il pour autant la place au dialogue ? Grâce à l'évaluation, "le gouvernement pourra ainsi prendre rapidement s'il y a lieu d'éventuelles dispositions permettant d'assurer un déroulement optimal de la journée de solidarité au cours des prochaines années, le programme d'actions devant se poursuivre jusqu'en 2008" a ajouté Jean-Pierre Raffarin. Quoiqu'il en soit, l'ouverture politique et sociale ne semblait pas être de mise avant le 16 mai. Les représentants des salariés, principaux bailleurs de fonds de la Caisse de prévoyance, ne sont pas associés à ce comité, composé de parlementaires de la majorité (6 UMP, 1 UDF), de hauts fonctionnaires et de personnalités qualifiées pour la plupart proches du patronat. La CFTC regrette que le comité ne soit pas plus objectif, incluant par exemple des représentants des confédérations syndicales. Lors de sa prestation télévisée sur France 2, le 17 mai, Jean-Pierre Raffarin a cependant entr'ouvert une porte aux syndicats qui seront invités à Matignon pour donner leur avis courant juin.

La CFTC poursuit son action contre la mise en place d'une journée de travail forcé devant le Conseil d'Etat puis la Cour européenne des droits de l'homme. Elle ne tolérera pas plus la suppression d'une journée de RTT ou d'une journée durant les vacances scolaires de la Toussaint que celle du lundi de Pentecôte. La solidarité envers les personne âgées et handicapées mérite mieux que cette demi-mesure. Pour la CFTC, chacun doit participer à cette solidarité en fonction de sa capacité contributive.