Points de vue sur l'actualité

Emploi des seniors : le Medef freine les négociations

En France, le taux d'activité des seniors est le plus bas d'Europe. Tout le monde le reconnaît, y compris le Medef, mais lorsque l'occasion lui est donnée de relever ce taux, l'organisation patronale ne fait rien pour inverser la tendance, pire elle freine les discussions. Dernier exemple en date : les négociations sur l'emploi des seniors. Débutées il y a deux mois, elles sont, aujourd'hui, au point mort. Le 19 mai, lors de la dernière rencontre entre syndicats et patronat, "nous avons fait un tour de table, mais nous n'avons pas encore beaucoup avancé, déclare Michel Coquillion, sauf sur une introduction qui pour l'instant, contourne habilement les principales difficultés. Et le chef de file des négociateurs CFTC de poursuivre : "les positions risquent de devenir des divergences fortes quand on va discuter le contenu". Parmi les propositions du Medef que les syndicats jugent "inacceptables", figurent la création de ce qu'ils considèrent comme des "emplois-vieux", la remise en cause de la prime d'ancienneté ou la transformation des indemnités de licenciement en salaire et l'élargissement des possibilités de cumul emploi-retraite.

Les syndicats sont plus constructifs : ils mettent, en effet, l'accent sur des parcours professionnels sécurisés à travers une anticipation des conditions de maintien dans l'emploi intégrant la formation, l'adaptation des postes de travail, éventuellement des bilans de compétence et la validation des acquis de l'expérience ainsi que la réintégration des seniors au chômage dans l'emploi.

Autre sujet qui risque de provoquer des frictions : la valeur normative ou non de cet accord. Le texte proposé par le Medef renvoie, à cet égard, un certain nombre de dispositions aux branches professionnelles sans dire que cet accord est impératif. Les débats devraient donc se prolonger après le 24 juin, date fixée pour la prochaine réunion.