Points de vue sur l'actualité

Le temps du muguet

Ainsi, les français sont de plus en plus nombreux à être confrontés à la pauvreté : il est de plus en plus fréquent de voir des salariés avoir un salaire et vivre dans l'exclusion.

Si depuis fort longtemps le mois de mai est considéré comme le mois de toutes les révoltes, cette année semble démarrer chaudement. Je ne parle pas seulement de la météo estivale qui a accompagné notre défilé du 1er mai, mais aussi de la chaleur sociale qui accompagne ce printemps 2005. Loin de nous le sentiment de vouloir prôner la révolte. Mais on ne peut s'empêcher de soulever deux contradictions qui m'ont particulièrement interpellé ces derniers jours.

Il y a, d'une part, le rapport sur la pauvreté en France, de Martin Hirsch, président d'Emmaüs, commandé par le gouvernement, qui a mis en évidence des données très graves. Ainsi, nos concitoyens sont-ils de plus en plus nombreux à être confrontés à la pauvreté : il ne suffit plus, aujourd'hui, d'avoir un travail pour pouvoir se payer un logement. Il est fréquent de voir des personnes avoir un salaire et vivre dans l'exclusion. Analyse confirmée par d'ex-membres du Cerc. Dans un rapport, ces économistes soulignent que le pouvoir d'achat des personnes qui n'ont pour seul revenu que leur salaire ne cesse de diminuer depuis vingt ans. Et d'autre part, il y a ceux pour qui ça ne va pas si mal. Je veux parler de ces grands patrons, à la tête de grandes entreprises, que de pseudo-contrats de travail mettent largement à l'abri des besoins, mais qui ont la garantie de décrocher la cagnotte s'ils se font licencier pour incompétence. L'exemple fourni par l'ex-dirigeant de Carrefour confirme l'indécence de ce genre de pratique, et pourrait être le symbole de ce que certains appellent sans la voir, la fracture sociale.

A quand des règles qui empêcheront ces pratiques honteuses ? Osons rêver !