Points de vue sur l'actualité

Carrefour : Entrepôts en colère

La CFTC et deux autres organisations syndicales - et les salariés - de Carrefour LCM (Logidis - Comptoirs modernes, fusion purement juridique née le 1er avril dernier) ont exprimé leur profonde indignation devant ce qu'elles considèrent être, de la part de la direction, une rupture de la négociation annuelle obligatoire. En négociation depuis début avril, les OS de LCM demandent 50 euros brut mensuel d'augmentation pour les 7 000 salariés de cette entreprise du groupe Carrefour. " Le 20 avril, la direction a déclaré les négociations arrêtées sur 1,8 % d'augmentation et 4,40 euros rendus sur la mutuelle, déplore François Lermytte, DSC CFTC chez LCM. Pour 75 % des salariés de LCM, ces 1,8 % correspondent à environ 24 euros brut mensuel. On est loin du compte ! Comment les salariés peuvent-ils avaler sans broncher le discours "il faut réduire les coûts et faire des efforts", alors que les médias relatent le chiffre exorbitant relatif à la prime de départ de Daniel Bernard (ex PDG) qui leur saute au visage comme une insulte... Comment peuvent-ils accepter, sans amertume, de voir leur salaire évoluer si peu, alors qu'ils ont déjà participé à hauteur de 262 euros chacun au gâteau de départ de M. Bernard (au même titre que les 138 000 autres salariés du groupe) ?" Pour la CFTC, ces miettes sont inadmissibles : aucun superlatif n'est assez fort pour exprimer la colère des salariés et de leurs représentants. C'est pourquoi quelque 26 des 34 entrepôts se sont mis en grève le 27 avril, et ce pour une durée illimitée.