Points de vue sur l'actualité

Pour une véritable politique économique

Le Premier ministre, qui a réuni le 18 avril le deuxième Conseil stratégique pour l'attractivité, a estimé à 33 000 le nombre d'emplois créés ou pérennisés sur un an par les investissements étrangers en France. Ce qui correspond à peu près au nombre de postes qui seraient menacés chaque année par la localisation dans d'autres pays d'activités nouvelles (plutôt que par des délocalisations au sens strict) selon une étude commandée par Jean Arthuis, président de la commission des Finances du Sénat. Plus de 200 000 emplois de services sont ainsi concernés sur cinq ans, ce qui représente 22 % de la création nette d'emplois salariés au cours de la période 2006-2010. La concurrence vient des pays de l'Est, "sur l'importance des pôles de compétitivité, de l'apprentissage de l'anglais professionnel, de la flexibilité des horaires de travail". Dans le même temps, le Commissariat au Plan souligne, lui, que tout n'est pas délocalisable et que les entreprises peuvent résister. "Les innovations ne viennent pas toutes de sauts technologiques, elles peuvent simplement venir de la bonne connaissance de son marché et de son produit, de bonnes équipes". Le Plan trace une dizaine d'orientations de politique économique et suggère de recentrer l'action de l'Etat sur les PME-PMI. Les chiffres sont-ils comparables ? Quelle que soit la querelle des chiffres, le débat sur les délocalisations revient sur la place publique. Le dernier Rendez-vous Actua de la CFTC s'est interrogé sur le sujet et a insisté sur le rôle anticipateur des syndicats, par une bonne participation et un élargissement des comités d'entreprise. Tout en soulignant qu'une véritable politique industrielle, liant croissance et emplois, demeure nécessaire.