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IBM : crise d'ajustement

Période difficile chez IBM France en proie à une restructuration, ou plutôt à un "ajustement". L'entreprise informatique (onze sites en France) s'apprête à mettre en place un plan de sauvegarde de l'emploi concernant 769 salariés, répartis sur toute la France, avec une plus grande concentration en région parisienne. Un droit d'alerte avait été déposé par les organisations syndicales (OS) en janvier dernier. Un accord de méthode a été signé le 7 avril par la CFTC, la CFE-CGC et FO. "Il y a eu un débat entre les OS sur le fait d'instaurer ou non cet accord de méthode, explique Eric Cruchet, DSC CFTC Chez IBM France, mais nous pensons que c'est le meilleur moyen d'aider les salariés concernés. Ainsi on peut négocier et demander qu'il n'y ait aucun licenciement sec, ce sur quoi la direction semble s'accorder." Seront donc privilégiés les volontaires à un départ en pré-retraite, à un projet personnel, ou à la formation. Le calendrier va être serré, selon le Délégué Syndical Central CFTC. "Jusqu'au 23 mai, place aux échanges entre OS et avec la direction. Puis les négociations réelles débuteront le 23 mai, et ce jusqu'au 6 juin. Nous avons cependant demandé qu'aucune application de décision n'ait lieu pendant l'été." Malgré l'optimisme qui laisse à penser que les conditions de départ seront meilleures que ce que promet la loi, plane quand même la question de la légitimité de ce plan d'ajustement, notamment au regard des résultats de l'entreprise. "Les salariés ont raison de se poser des questions : IBM est bénéficiaire. Certaines pierres d'achoppement existent, et l'idée de la direction est qu'il vaut mieux les ôter maintenant, pour éviter d'aller dans le mur. Mais nous veillons à ce que ça n'aille pas plus loin !"