Points de vue sur l'actualitéLa qualité de l'accès aux soins doit demeurer la prioritéL'objectif premier de la réforme de la Sécurité sociale d'août 2004 était de pouvoir assurer à chaque citoyen une qualité de soins accessible sans discrimination, tout en contenant le niveau de déficit de l'Assurance maladie à 11 milliards d'euros en 2005. Nous avons bien compris la fragilité de cet équilibre, tout en rappelant combien il serait dangereux d'en fragiliser davantage les bases solidaires. La CFTC a maintes fois rappelé qu'il convenait de privilégier qualité des soins et sécurité des patients et que la mise en œuvre de parcours de soins réellement coordonnés en constituait le socle indispensable. Le patient est aujourd'hui confronté au choix de son "médecin traitant" (avant le 1er juillet 2005)... et demain il aura à s'expliquer à chaque consultation chez un autre professionnel de santé que celui aujourd'hui choisi : urgence, envoi sur recommandation, éloignement de son domicile, fermeture de cabinet ?... Et ces questions administratives mais aussi tarifaires risquent de compromettre la qualité de l'acte, c'est-à-dire la raison prioritaire de la consultation du professionnel. Le tableau des tarifs et honoraires résultant de la convention médicale du 12 janvier (signé entre la Cnam et certains syndicats de médecins), et les conséquences en terme de prise en charge des différentiels par les complémentaires santé (mutuelle ou institution de prévoyance) semblent aujourd'hui faire oublier, voire détourner de leur objectif premier, les principes qui prévalaient à la réforme. La CFTC revendiquait une coordination des actes, des intervenants, de leurs prescriptions, des examens, des diagnostics,... un suivi de qualité du patient. Si le patient doit être responsabilisé, il doit être aussi intéressé à la réussite de la réforme... Aujourd'hui il n'est que le témoin d'augmentations de tarifs y compris pour sa complémentaire. Aux professionnels de santé désormais d'assumer leur responsabilité. La réforme est aussi entre leurs mains. Le décret du 8 avril va dans ce sens puisqu'il demande aux médecins de ville de reprendre leur tour de garde, ce qui permettra de désengorger les urgences. |