Points de vue sur l'actualité

L'emploi recule, le gouvernement aussi

Je vous rappelle que je me suis engagé sur une baisse de 10% du nombre de chômeurs en 2005 et je tiens par-dessus tout à cet engagement.

Ce 23 novembre, sur TF1, Jean-Pierre Raffarin était ferme. Aujourd'hui, il annonce que cette promesse sera "peut-être décalée de quelques mois". Au lendemain du séminaire gouvernemental sur l'emploi qui, a posteriori, semble être une opération de communication, le Premier ministre explique ce retard par un "nouveau choc pétrolier".

Alors que le chômage a dépassé les 10% de la population active, la baisse promise devrait concrètement se traduire par 250 000 demandeurs d'emploi en moins cette année... Aujourd'hui, le gouvernement n'annonce plus de chiffres et table sur une "baisse significative" du chômage, tout en décrétant, une nouvelle fois, la "mobilisation générale", sans pour autant annoncer de nouvelles mesures concrètes !

En conseil des ministres, il a présenté un décret portant création d'un Conseil d'orientation pour l'emploi, sur le modèle du Conseil d'orientation pour les retraites. Cette structure, qui sera composée de cinquante membres (parlementaires, syndicalistes, membres du Conseil économique et social), devra "formuler un diagnostic" sur les causes du chômage structurel dans l'Hexagone et "tracer des perspectives à moyen et long terme pour l'emploi." Se basant sur le travail du COR, Michel Coquillion explique que la CFTC prendra ses responsabilités et note que le Conseil peut apporter des idées utiles, "même s'il ne faut pas en attendre trop"! Le secrétaire général adjoint chargé de l'Emploi regrette ainsi que le gouvernement n'ait pas avancé de solution de création d'emplois autres que dans les services (le plan Borloo) et ne s'implique pas plus face à la désindustrialisation. "Il faut lutter contre la désindustrialisation ; le plan Beffa, notamment, pointe un enjeu de notre époque : il faut accompagner la recherche et le développement industriel".