Points de vue sur l'actualité

Négociations salariales : + 1,8 % en 2005 et modernisation de la fonction publique (30 mars)

En accordant une revalorisation de 0,8% du traitement des fonctionnaires, le ministre de la Fonction publique entend également moderniser la fonction publique.

Sur la négociation salariale

La négociation avec les organisations syndicales de fonctionnaires, le 29 mars, a abouti à une augmentation accordée de 0,5% au 1er juillet et de 0,3% au 1er novembre. Cette rallonge amène donc la revalorisation du salaire (hors régime indemnitaire) des fonctionnaires, pour 2005, de 0,5% en février dernier, de 0,5% en juillet prochain et de 0,8% en novembre prochain. En tout, 1,8% (qui ne font en réalité que 0,84 sur l'année 2005) étalés sur 2005 qui devraient coûter 350 millions d'euros, selon les estimations du ministre.

Renaud Dutreil a annoncé sur France Inter que " la page des négociations pour 2005 " était " tournée ". Il n'a pas fait passer pour autant son projet de réajustement des rémunérations applicable dès 2006. Défendant un projet " innovant " basé sur un système annuel de revalorisation salariale portant sur une part fixe, et une part variable dépendant de la croissance (augmentation du PIB), il n'a pas été suivi. " Les dés étaient pipés, fustigeait la CFTC. Ce système aurait pu être bon. Si seulement la part fixe de revalorisation n'était pas aussi faible, d'abord. Et si la part variable, ensuite, ne débutait pas à partir de 3% de croissance du PIB : ce à quoi nous n'avons pas assisté depuis belle lurette… "

Les organisations syndicales redoutent que le débat sur le système de revalorisation salariale soit reporté à septembre, " après l'élection sur la constitution européenne ", comme semblait l'annoncer Renaud Dutreil.

… et la modernisation de la fonction publique

En attendant, les organisations syndicales de fonctionnaires seront invitées, le 5 avril prochain, à présenter leur projet pour la fonction publique. " Un geste salarial ne peut être comparé à la modernisation de la fonction publique ", se défendait Renaud Dutreil qui attend les propositions syndicales. Celui-ci a d'ailleurs mis l'accent sur cette nécessaire réforme à laquelle il " y travaille depuis douze mois ". Critiquant le système " très ancien et très vieux " de la fonction publique, il a pointé les " 50% de fonctionnaires qui vont être renouvelés dans les dix ans ". S'il a reconnu que le statut constituait " l'un des fondamentaux " auquel " les jeunes sont attachés ", il a également jugé que ces jeunes souhaitaient " une formation tout au long de la vie, que leurs efforts soient reconnus, et voulaient un Etat moderne… ".

Ces bonnes intentions ne peuvent que satisfaire les représentants syndicaux qui ont entendu parler en mars dernier du huitième projet de texte pour la réforme de la fonction publique - en près de deux ans et plusieurs ministres de la Fonction publique - sans qu'il n'y ait d'avancées réelles… à ce jour. L'invitation du ministre de la Fonction publique à présenter les propositions syndicales sera donc certainement très suivie.