Points de vue sur l'actualité

Le gouvernement et le Medef doivent entendre l'inquiétude des français

Par une mobilisation exceptionnelle, le 10 mars, les salariés ont voulu adresser un message fort et sans ambiguïté qui appelle le Medef et le gouvernement à répondre prioritairement à la question de la justice sociale, qui s'exprime notamment à travers les salaires. Ce message a commencé à être reçu du gouvernement concernant le secteur privé. Les annonces faites par Jean-Louis Borloo et Gérard Larcher sont un bon début.

Ainsi que le demandait la CFTC, le principe de la réunion de la Commission nationale de la négociation collective sur les salaires a été retenu. Il reste à ouvrir réellement les négociations dans les branches professionnelles et, le cas échéant, à obliger le patronat à négocier par la réunion des commissions mixtes de branches.

La réunion de la Commission nationale doit se tenir en présence du ministre pour faire le bilan des négociations sur les questions des salaires, du temps de travail et de l'emploi, et fixer des délais de négociation dans les branches.

Pour ce qui concerne la Fonction publique, l'Etat- employeur doit reprogrammer des négociations sur la question salariale.

Derrière la question du pouvoir d'achat, la vraie question posée est celle de la justice sociale. Le gouvernement doit y répondre : la relance des dispositifs de l'intéressement et de la participation financière aux bénéfices dont sont exclus la majorité des salariés est une forme de réponse, mais elle ne doit pas se substituer à la politique salariale.

Pour la CFTC, l'enchaînement, d'un mois sur l'autre, de manifestations toujours plus nombreuses, parce qu'elles restent sans réponse, constitue une spirale dangereuse. Les manifestations de ce jour sont incontestablement la confirmation de l'inquiétude des salariés que la CFTC, pour sa part, ne cesse de relayer. Il importe maintenant d'écouter le message et d'apporter les bonnes réponses. Le vrai succès sera là.

Communiqué du 10 mars 2005.