Points de vue sur l'actualitéLes salariés handicapés, l'Agefiph et la nouvelle loiL'Association pour la gestion du fonds de développement pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph) est issue de la loi instituant une obligation d'emploi des travailleurs handicapés. Depuis le 10 juillet 1987, toutes les entreprises de vingt salariés et plus doivent obligatoirement comporter dans leur effectif 6% de salariés en situation de handicap. Pour s'acquitter de cette obligation, l'employeur a quatre possibilités :
La loi "pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées" du 12 février 2005 apporte des avancées importantes. En redéfinissant les rôles de chacun (Etat, régions, associations), elle permet à l'Agefiph de recentrer ses moyens et ses actions sur l'emploi. C'est d'autant plus important que ses ressources sont aujourd'hui stabilisées alors que les besoins ne cessent d'augmenter. La première priorité de l'Agefiph sera donc, pour accroître durablement d'emploi des personnes handicapées, de renforcer leur qualification. Pour cela, elle va consacrer un quart de ses moyens à élaborer avec les Conseils régionaux et l'Etat des programmes concertés pour ouvrir le plus possible aux personnes handicapées les dispositifs de formation existants. La seconde priorité sera d'empêcher que les salariés handicapés quittent trop rapidement et de façon souvent irréversible l'emploi. Emplois précaires ou peu qualifiés, situation économique dégradée, bassins d'emploi fragilisés, restructurations qui se succèdent, conditions de travail inadaptées... sont autant de problèmes à résoudre. Il est donc essentiel pour l'Agefiph de mieux articuler son action avec les autres acteurs concernés : médecins du travail, Cram, services de l'Etat, partenaires spécialisés, sans oublier les entreprises et les branches professionnelles. Tout sera également mis en œuvre pour que la nouvelle aide au poste, créée par cette loi, attribuée par l'Etat mais payée par l'Agefiph soit utilisée comme un levier pour permettre à un chef d'entreprise de compenser un éventuel écart de productivité et éviter ainsi une non embauche ou un départ d'une personne lourdement handicapée. Si cette nouvelle loi a augmenté considérablement la contribution versée par les entreprises à l'Agefiph (1 500 fois le Smic en 2010 !), c'est bien pour que, avec les efforts conjugués de l'Agefiph, des services de l'Etat, des associations, des entreprises et des organisations syndicales, ce nouveau défi soit enfin relevé et que les entreprises s'ouvrent à la différence. La CFTC continue plus que jamais à se battre aux côtés de l'Agefiph et dans les entreprises pour que les personnes handicapées aient droit à une vie professionnelle et sociale digne de ce nom. Contact : Marie Abdali au 01 44 52 43 71 - Couriel : mabdali@cftc.fr |