Points de vue sur l'actualité

Persistance des inégalités salariales hommes / femmes

Après l'annonce du chef de l'Etat du 4 janvier, un projet de loi sur l'égalité salariale entre hommes et femmes a été soumis aux partenaires sociaux et sera présenté à la fin du mois en Conseil des ministres. Composé de treize articles, ce projet privilégie l'incitation sur les sanctions et fait largement appel à la bonne volonté des organisations syndicales, en les chargeant de mettre en place le processus permettant d'éliminer les disparités salariales entre hommes et femmes.

Pour autant, le texte a anticipé son échec car si les avancées ne sont pas suffisantes au bout de deux ans et demi à compter de la promulgation de la loi, une conférence nationale sera organisée à cette occasion et un nouveau projet de loi pourra alors être soumis au Parlement.

Ce nouveau texte imposerait alors une contribution assise sur les salaires afin de sanctionner les "mauvais élèves". Pourtant, compte tenu des échéances électorales, on peut légitimement douter de la concrétisation d'un nouveau texte en cas d'échec du premier. De plus, dans une étude publiée le 4 mars, l'Apec estime que les inégalités professionnelles hommes / femmes persistent chez les cadres et que les lois ne peuvent pas tout pour les réduire. Ainsi, selon cette étude, les femmes représentent actuellement 30% des effectifs cadres, contre à peine 15% il y a trente ans. Cependant, leur salaire est inférieur de 21% par rapport à celui des hommes. De plus, elles représentent moins de 10% des dirigeants d'entreprise et moins de 5% des membres du conseil d'administration. Ainsi, sans se référer précisément au projet de loi sur l'égalité salariale en cours d'élaboration, l'Apec estime que de manière générale, l'impact de la législation est limité ne constituant qu'une condition nécessaire, mais non suffisante, pour faire progresser en profondeur et durablement la place des femmes cadres. A la place des lois, l'association propose des mesures concrètes comme favoriser le recrutement des femmes, utiliser la formation continue comme instrument de promotion ou encore concilier l'articulation vie privée-vie professionnelle. On serait même tenté d'ajouter "et faire évoluer les mentalités", mais là encore, la loi n'apparaît pas le moyen le plus approprié pour y parvenir... Contact : Simon Denis, au secrétariat de l'Ugica-CFTC au 01 44 52 49 82 ou ugica@cftc.fr