Points de vue sur l'actualité

Saisonniers : profession : corvéables

Une délégation de salariés de VVF Vacances devait manifester le 24 février dernier à l'occasion de l'inauguration de deux villages rénovés aux Ménuires (Savoie) pour obtenir des négociations sur "les conditions de travail, l'emploi et les salaires", selon l'intersyndicale de VVF. L'occasion pour Marie-Thérèse Lothier, secrétaire générale de l'Union Départementale CFTC 73, de rappeler les conditions de travail des "saisonniers", personnel dont la valeur est, elle aussi, à "durée déterminée". "Dans les régions touristiques, comme la nôtre, les saisonniers sont une main d'œuvre essentielle, mais dont on peut facilement abuser, explique-t-elle. De leur statut, les saisonniers ne retirent pas d'avantages. Au contraire, on déplore la dégradation des conditions de travail : modulation du temps poussée à l'extrême, pression pour une productivité optimum, salaires à peine plus élevés que le smic, licenciements individuels, contrats de plus en plus précaires, l'absence de visite médicale, de congés,..." De ce fait, les fins de contrat se terminent souvent devant les prud'hommes. Appelée à la rescousse, l'Union Départementale CFTC 73 a décidé, depuis des années, de se mobiliser pour une évolution de statut. "Nous recevons des plaintes fréquentes de la part de salariés, continue Marie-Thérèse Lothier. Leur statut les marginalisant, ils se sentent seuls et se tournent vers notre syndicat. La semaine dernière, nous avons soutenu devant le conseil des prud'hommes un chef-boucher de Val-d'Isère, qui a travaillé, en 2003, 83 heures en une semaine et 304,45 sur un mois !"