Points de vue sur l'actualité

Croissance 2,5% en 2004

L'Insee a confirmé une croissance qualifiée de "robuste" avec 0,8% au quatrième trimestre 2004, soit la meilleure depuis l'an 2000, soit 2,3% pour l'année. Pour les économistes, la France demeure en-dessous de son potentiel, estimé à près de 2,5%. "Il ne faut être ni optimiste ni pessimiste, il n'y a pas de vrai problème conjoncturel et l'économie française repose sur "une croissance modérée et auto-entretenue", indique Michel Devillers (Insee). La plupart des économistes soulignent ainsi que les "mesures Sarkozy" de soutien à la consommation (possibilité de recourir à l'épargne salariale de manière anticipée, donations aux descendants en franchise de frais, avantages fiscaux sur les crédits) ont dû avoir un effet en fin d'année, la croissance étant soutenue par la consommation des ménages. L'investissement des entreprises, lui, repart un peu à la hausse, mais de manière "modérée", souligne t-on à l'Insee, qui s'inquiète également de la faible contribution du commerce extérieur. A l'unisson avec les experts des instituts privés, l'Insee envisage actuellement une croissance 2005 à peine égale à 2%, alors que le gouvernement table sur 2,5%. Tous s'inquiètent de la possibilité à venir pour les ménages de continuer à soutenir la consommation, faute d'amélioration de la situation de l'emploi. Ils affirment cependant qu'une politique des revenus est difficile face à l'Allemagne, qui elle, pratique une désinflation compétitive accompagnée d'une déflation salariale, après la forte hausse des salaires au début des années 90 pour amortir la réunification. Aujourd'hui, on estime que "la concurrence interne dans la zone euro peut devenir redoutable."