Points de vue sur l'actualitéTRW : RTT contre emploi"On n'a pas eu le choix. C'était ça ou un plan social avec trois cents licenciements à la clé" : amère, Clarence Thomassin, déléguée CFTC de l'entreprise TRW à Bouzonville (Moselle) résume l'état d'esprit de ses collègues. Et de poursuivre : "notre priorité, c'était l'emploi. Mieux valait abandonner un avantage acquis que de laisser trois cents personnes sur le carreau." S'achève ainsi le conflit qui voit les mille salariés de l'équipementier automobile américain, renoncer à leurs jours de RTT en contrepartie d'une hausse du volume de production (deux millions de freins qui ne seront plus fabriqués en République tchèque mais en France) et d'une garantie de pérennité de l'emploi. Le conflit avait commencé en octobre lorsque la direction avait procédé à la dénonciation de plusieurs accords d'entreprise, parmi lesquels, celui sur la réduction du temps de travail, signé en 2000. "On a aussitôt manifesté en intersyndicale, se souvient la Déléguée Syndicale CFTC, pour exiger de la direction qu'elle retire ses dénonciations et l'ouverture de négociations annuelles élargies, avec réductions des coûts sociaux. C'est le moment choisi par deux syndicats pour faire grève. Ensuite, la direction a indiqué qu'elle ne toucherait pas aux acquis sociaux mais qu'en revanche, elle mettrait en place un plan social, puisque nous étions trop nombreux." Le personnel, lors d'une consultation à bulletins secrets, a majoritairement opté pour le maintien des effectifs. L'accord de principe signé par la CFTC, la CGT et FO, prévoit, outre le passage progressif de 14 RTT à zéro d'ici 2007, une augmentation salariale de 2,5% en octobre prochain, 39 heures payées 38,5 en 2007. "Nous avons cédé bien plus que ce que nous aurions voulu. Mais notre incapacité à nous entendre entre syndicats a placé la direction en position de force...", regrette Clarence Thomassin. |