Points de vue sur l'actualité

5 février : le gouvernement doit entendre le message

Loin de nous l'idée de "mépriser" l'Assemblée nationale.

Beaucoup d'observateurs s'étaient fait forts d'enterrer à l'avance la manifestation du 5 février comme ils l'avaient fait pour celle du 20 janvier. Mais ils se sont trompés la deuxième fois autant que la première : plus de 400 000 personnes sont descendus dans la rue ce 5 février (moyenne des chiffres données par la police et de ceux donnés par les organisations syndicales). Ils entendaient montrer au gouvernement qu'il avait fait un pas de trop avec ce qu'il est convenu d'appeler les "assouplissements" des 35 heures. Plus d'une centaine de défilés ont eu lieu à travers la France, dans lesquels la CFTC, bien présente, a su se mobiliser pour défendre ses valeurs et des acquis qu'elle juge essentiels. Aux dernières nouvelles, le Premier ministre aurait déjà fait savoir qu'il n'infléchirait pas sa politique et que la seule démocratie qui compte actuellement à ses yeux est celle qu'incarne le Parlement, où se poursuit actuellement le débat sur la loi. Loin de nous l'idée de "mépriser" l'Assemblée nationale, comme il nous en fait un peu vite le procès. Mais force est de s'interroger sur le poids réel de cette représentation nationale, et sur sa légitimité, à l'heure où toutes les élections dans ce pays se transforment en coup de semonce pour le gouvernement. Nous ne saurions trop conseiller pourtant au gouvernement d'écouter la voix de la "France d'en bas". 46% des Français se déclarent actuellement indécis sur ce que sera leur vote au moment du référendum sur le nouveau traité européen. Le risque est grand que ces électeurs-là saisissent l'occasion du référendum comme dernière et ultime possibilité pour se faire entendre. Il appartient au gouvernement de faire le nécessaire pour que ce référendum ne devienne pas l'occasion d'un vote sanction à l'égard de l'ensemble de la politique qu'il mène. Merci à vous tous, militants et adhérents de la CFTC, qui en vous mobilisant en nombre ce 5 février, nous permettez de relayer avec force ce message auprès de nos divers interlocuteurs politiques cette semaine.