Points de vue sur l'actualité

Les faits et les chiffres

A l'occasion de la Conférence nationale pour l'égalité des chances, qui s'est tenue le 3 février à Matignon, le gouvernement a appelé à lancer des négociations collectives sur les discriminations. La CFTC, qui avait salué la loi de 2001, a mis en garde contre les discours sans actes et demandé des accords et des droits effectifs. "L'addition de discours sur l'égalité des chances ne sert plus à rien. La CFTC demande à l'Etat de ne surtout plus vendre du rêve à toutes celles et tous ceux qui attendent aujourd'hui du concret", explique Pascale Coton. Les discriminations en matière d'emploi sont aujourd'hui reconnues et ont fait l'objet de nombreux rapports. Aujourd'hui, les femmes, qui représentent environ 46% des actifs, ont touché en 2001 dans la fonction publique d'Etat des salaires inférieurs de 16,5% en moyenne à ceux des hommes. Selon l'Insee, l'écart est encore plus fort dans le privé, où le salaire annuel net moyen des femmes est inférieur à celui des hommes d'environ 20% en 2001. Fin 2004, le taux de chômage des femmes s'élevait à 10,9%, contre 9,0% pour les hommes.

Autre forme de discrimination, celle liée au handicap. Fin 2003, 27% des 888 000 personnes handicapées actives étaient en recherche d'emploi selon l'Agefiph qui confirme que "la première victime de discrimination à l'embauche est la personne handicapée". Enfin, la discrimination en raison de l'origine, de la couleur de la peau ou du patronyme n'est pas quantifiable car ce sont des statistiques interdites en France. Selon le Conseil économique et social (2002), le taux de chômage parmi les titulaires d'un diplôme de second ou troisième cycle ou d'une grande école, était de l'ordre de 5 % chez les Français de souche, 7,2% parmi les étrangers de l'Union européenne, 11% chez les Français par acquisition et 18% pour les étrangers hors UE. Dans les Zones urbaines sensibles (ZUS), le taux de chômage des jeunes est de 38% contre 23% en moyenne.