Points de vue sur l'actualité

Amiante : lettre au ministre de la Santé

Cette lettre, adressée à M. Philippe Douste-Blazy le 22 décembre, rappelle l'urgence de procéder à l'indemnisation des victimes de l'amiante. En tant que militant ou structure, vous pouvez l'envoyer à vos élus locaux pour faire pression auprès d'eux et qu'ils relaient notre requête.

"Monsieur le Ministre,
C'est avec une très grande émotion et au nom de toutes les personnes décédées après contact ou utilisation de l'amiante que nous vous sollicitons pour intervenir en leur faveur sur ce thème.
Depuis plus de quarante ans, la dangerosité de l'amiante n'est plus à démontrer. A de nombreuses reprises, la CFTC a organisé des campagnes d'information à destination de la population afin de promouvoir des actions de formation visant à prévenir les risques liés à l'utilisation de l'amiante.
Pour lutter efficacement contre ce fléau, l'ensemble des organisations syndicales a purement et simplement demandé le retrait de cette matière très dangereuse dès le début des années 1980. Malheureusement, il aura fallu attendre une décision gouvernementale, de décembre 1996, pour obtenir l'interdiction complète de ce produit.
L'article 41 de la loi de financement de la sécurité sociale pour 1999 modifié par l'article 36 de la loi analogue pour 2000 a institué un dispositif de cessation anticipée d'activité des travailleurs de l'amiante.
Celui-ci prévoit : "Une allocation de cessation anticipée d'activité est versée aux salariés et anciens salariés d'établissements de fabrication de matériaux contenant de l'amiante, des établissements de flocage ou de construction et réparation navales." Cette disposition a très rapidement trouvé ses limites car les produits amiantés fabriqués par l'industrie française ont été utilisés durant plusieurs années dans des milliers d'entreprises. Pourtant, 63 entreprises concernées par ce problème n'ont pas été retenues dans la liste des entreprises exposées à l'amiante lors de la Commission AT-MP du 15 décembre 2004. La CFTC souhaite que la réglementation du Fnaca (Fonds national d'allocation de cessation d'activité) soit revue en profondeur et ses modalités d'accès élargies. Ce dispositif doit s'adresser aux salariés encore exposés aujourd'hui à des produits amiantés, y compris les personnels intérimaires et, à toutes celles et ceux qui ont utilisé des produits finis amiantés.
La réglementation en matière d'amiante doit davantage prendre en compte le contexte environnemental. A ce titre, plusieurs questions subsistent : qui doit en porter la responsabilité ? Qui doit financer les indemnisations des victimes ?
Dans le cadre des maladies professionnelles, S'agissant de l'indemnisation des victimes de l'amiante, la CFTC souhaite que la réglementation et les barèmes soient revus."

Cette lettre est téléchargeable sur le site confédéral www. cftc.fr, dans l'espace adhérents. Contact : service Actualité sociale et négociation au 01 44 52 49 21