Points de vue sur l'actualité

2005 : quelle solidarité pour la France ?

Nous défendons nous aussi ces salariés qui veulent gagner plus, mais nous préférons militer pour l'augmentation de leur salaire et le maintien de leur vie de famille.

Dans ses vœux aux Français puis auprès des forces vives de la Nation, le Président de la République a déployé, selon ses propres termes, son "projet pour l'avenir." Après avoir exprimé aux français toute sa solidarité envers les victimes du raz-de-marée en Asie, solidarité que nous ne pouvons que partager, tant nous sommes encore hantés par les images terribles de détresse qui nous sont parvenues depuis le 26 décembre, Jacques Chirac a développé une conception qui lui est toute personnelle de cette solidarité. Au nom de la croissance, il s'agit de poursuivre la baisse de l'impôt sur le revenu et la baisse des charges, et aussi de permettre à toutes celtes et tous ceux qui veulent gagner plus de travailler plus, ce qui implique bien sûr de revenir sur cet acquis des 35 heures.

Mais la baisse de l'impôt sur le revenu ne profitera-t-elle pas qu'à ceux qui sont assez aisés pour en payer, soit 50% des français seulement ? Et la baisse des charges, si coûteuse, à qui bénéficie-t-elle, sinon à toutes les entreprises, les petites PME comme les grandes entreprises, qui affichent des bénéfices qui ne font que s'accroître ? Quant aux 35 heures, nous défendons nous aussi ces salariés qui veulent gagner plus, mais nous préférons militer pour l'augmentation de leur salaire, le maintien de leur vie de famille, et nos pensées vont aussi et surtout vers tous ceux qui ne sont pas encore dans l'emploi. Le Président de la République serait plus avisé s'il mobilisait toutes les richesses possibles, y compris celles de l'impôt ou des baisses de charges, pour favoriser la réussite du plan Borloo. C'est seulement alors que le plan de cohésion sociale commencera à atteindre ses objectifs que l'on pourra parler de solidarité.