Points de vue sur l'actualité

La croissance passe, le ministre aussi

La croissance du PIB cette année sera sans doute plus élevée que prévue, mais elle s'essouffle vite. L'Insee révèle que le taux du troisième trimestre est d'à peine... + 0,1%.

Parallèlement, la consommation des ménages, l'investissement des entreprises et les exportations ont diminué. Des experts estiment que cette croissance en petite forme n'est due qu'à des reconstitutions de stocks d'entreprise, et ce restockage est subi puisque la demande est insuffisante. On ne peut sans doute plus compter sur les 2,5% en 2004 officiellement promis depuis des mois par le gouvernement, et sur lesquels est établi le budget de la nation. A Bercy, où on explique que le quatrième trimestre sauvera la mise, Nicolas Sarkozy s'autofélicite pourtant "de ne pas avoir perdu son temps", ajoutant que "l'intensité" compte plus que "la durée" en politique économique. Quel que soit le jugement sur sa politique, les mesures sont trop brèves pour avoir un impact sur la croissance. Alors que le Premier ministre annonce une baisse de 10% du chômage l'année prochaine, on peut se demander si le gouvernement mesure les difficultés sociales à venir. Pour la CFTC, il faut que les pouvoirs publics incitent fortement les entreprises à une vraie politique salariale. Faute de quoi il n'y aura pas de redémarrage durable de la croissance et de baisse du chômage...

D'autant plus que le taux de croissance critique, seuil pour faire baisser le chômage, serait remonté à 2,7%.