Points de vue sur l'actualité

Seul un salarié sur trois fait confiance à sa direction

88% des directeurs de ressources humaines (DRH) considèrent les relations sociales comme globalement satisfaisantes dans leur entreprise, contre 63% des salariés. C'est ce qui ressort d'une enquête-sondage réalisée par la Cegos (organisme de formation) sur le climat social et les relations sociales dans les entreprises françaises.

Menée auprès de cent vingt-cinq DRH d'entreprises représentatives du tissu économique et d'un échantillon de trois mille deux cents salariés, cette étude s'articule autour de "douze déterminants du climat social" dans l'entreprise, comme les relations sociales, la vision de la fonction RH, les conditions de travail, les relations avec la hiérarchie, la rémunération ou l'image de la direction. Il apparaît, également, que les liens entre les cadres et leur direction se distendent, les cadres se sentant plus proches des employés.

L'âge et l'ancienneté constituent aussi un critère discriminant : les salariés les plus jeunes ont une vision beaucoup plus optimiste et notamment ceux qui viennent d'arriver dans l'entreprise. Selon la Cegos, "il est frappant de voir que les personnes en CDD - qui sont souvent les plus jeunes - se montrent plus positives que les CDI". Enfin, pour l'ensemble des salariés, c'est l'environnement immédiat (collègues, climat...) qui est plus positif pour eux, alors que la fracture se situe avec la direction. Ainsi, s'ils se sentent "motivés, intégrés et fiers de travailler dans leur entreprise", ce n'est ni grâce à la direction, ni au niveau de la rémunération. Plus grave : seule une minorité de DRH se préoccupent du climat de leur entreprise ; seulement 28% ont fait une enquête depuis trois ans.

La Cegos conclue que "de la même manière que l'on parle aujourd'hui de capital humain, les entreprises peuvent se poser la question de leur "capital social", c'est-à-dire des aspects collectifs et systémiques du développement social. C'est bien la question de l'engagement des salariés, de leur capacité à coopérer dans un climat de confiance dont il s'agit, sans lesquels tous les investissements peuvent ne jamais atteindre les résultats escomptés."