Points de vue sur l'actualitéLes salariés français détachés de leur entrepriseUne étude-sondage réalisée auprès de 160 000 salariés de dix pays occidentaux montre que les français sont parmi les moins "engagés" dans leur entreprise. On entend par là, selon le cabinet ISR, qui a réalisé cette enquête, un salarié "moteur de l'entreprise", très motivé et qui lie la réussite personnelle à la bonne marche de la société. Les personnes ont été interrogées sur leur adhésion aux objectifs collectifs, aux valeurs de l'entreprise, au sentiment de fierté ainsi que sur leur comportement. En croisant ces critères, il relève que 59% des français interrogés sont engagés et impliqués dans leur travail, contre 75% des Américains, 67% des Allemands ou 65% des Hongkongais. La moyenne se situe à 70% et ce sont les Japonais qui sont les derniers du classement. Dans ce contexte, les salariés français affichent des spécificités marquées concernant les leviers auxquels ils sont sensibles pour développer leur niveau d'engagement. Le paramètre numéro un en France est la "clarté des valeurs de l'entreprise", un critère essentiel pour 65% des salariés alors que la moyenne mondiale est de 55 %. Suivent, toujours pour les salariés français, le principe de la "prise de décision basée sur les faits" puis les "opportunités de développement personnel". On peut y voir avec amusement des traits de caractères gaulois, individuel et cartésien, puisque les différences culturelles sont assez marquées. Ainsi, les salariés américains sont davantage sensibles aux "valeurs éthiques de l'entreprise" et à "la prise en compte des opinions des salariés par le management". Au Royaume-Uni, les salariés sont en revanche attentifs au fait d'être traités avec respect par la hiérarchie, une position inverse à celle de Hong-Kong où, cette fois, c'est le respect du management par les employés qui est jugé comme le critère déterminant. Au-delà des conclusions hâtives, cette enquête contredit les élans de l'association "j'aime ma boîte" lors de sa "fête annuelle de l'entreprise"... Rappelons également que les salariés français sont parmi les plus productifs des pays occidentaux et que leur temps de travail n'est pas le plus faible. |