Points de vue sur l'actualité

Le père Noël au Medef

On s'en est bien rendu compte : le père Noël Raffarin a surtout songé à remplir les chaussons du Medef.

Après un simulacre de fâcherie entre Jean Pierre Raffarin et le Medef, les uns et les autres sont vite revenus à leur penchant naturel. Lorsqu'il a présenté son programme pour le «contrat 2005», on s'en est bien rendu compte : le père noël Raffarin a surtout songé à remplir les chaussons du Medef. Avec les diverses mesures qu'il a présentées concernant l'augmentation du contingent des heures supplémentaires et la possibilité donnée, avec les dispositions concernant le compte épargne temps, d'effectuer des heures supplémentaires à 0% d'augmentation, les 35 heures sont sérieusement atteintes dans leur existence même. Ces 35 heures qui n'étaient plus la propriété du gouvernement ni du Medef, puisqu'elles étaient financées entièrement par les Français. Ceux-ci les ont payées par la non progression de leur salaire, par des conditions de travail plus difficiles et enfin par leurs impôts, qui ont couvert les aides attribuées aux employeurs.

Malgré tout cela, les français y sont attachés, notamment pour en faire bénéficier leur famille. On est donc en train de les leur voler, d'autant qu'en l'état actuel du dialogue social dans notre pays, le patronat est le seul à pouvoir imposer ses vues dans nombre d'entreprises, je veux parler des PME, parce qu'il n'y a pas d'interlocuteur syndical, et que même dans les autres, la situation ne permet pas réellement au salarié de faire entendre sa voix sur ce qui le concerne.

Une fois de plus, la manière de conduire les affaires du gouvernement, en lâchant tout trop vite au Medef, n'aura d'autres effets que de faire progresser le chômage et d'aggraver la fracture sociale. La CFTC attendait exactement l'inverse et par conséquent, elle n'en restera pas là.