Points de vue sur l'actualité

Travail des femmes : une égalité partielle

Le rapport 2004 de la délégation aux droits des femmes de l'Assemblée nationale met l'accent sur le travail à temps partiel. Pour Marie-Jo Zimmermann (députée UMP de la Moselle), sa présidente, "le travail à temps partiel a un genre : le genre féminin." Elle recommande aux pouvoirs publics et aux partenaires sociaux de prendre la mesure du risque d'une amplification de la pauvreté liée à un travail à temps partiel massif, à "80% féminin." Elle distingue le temps partiel dans la fonction publique, "un secteur qui favorise le temps partiel choisi" et qui s'avère être un exemple de "temps partiel réussi", du secteur privé, où "le temps partiel est subi dès l'embauche et engendre souvent des situations de précarité dans les conditions de travail". Le rapport stigmatise également I'organisation du travail, les "fortes contraintes" qui pèsent sur deux secteurs "très féminisés" (la propreté et dans une moindre mesure la grande distribution) et "l'insuffisance de la protection sociale en matière de retraite."

Le rapport demande donc "que les accords collectifs prévoient la prise en charge, par l'employeur, des cotisations patronales sur la base du temps plein. Une contribution financière pourrait être apportée par l'État sous forme d'un allègement du supplément des cotisations qui en résulte". Gabrielle Simon, secrétaire générale adjointe de la CFTC, auditionnée avec Patricia Le Bihan, de la commission Équité hommes-femmes, a notamment rappelé que la CFTC souhaite "promouvoir le temps partiel choisi et non le temps partiel imposé". Pour la CFTC, "en développant la flexibilité, en ne tenant pas compte de la vie des salariés, de leurs conditions de vie, de leurs difficultés, on répond à un besoin à court terme, mais sur le moyen et long terme, l'évolution n'est pas positive. Cela se traduit par les accidents du travail, les maladies professionnelles..."