Points de vue sur l'actualité

Europe : le temps de l'information et du débat

Le traité constitutionnel intègre la Charte des Droits Fondamentaux, ce que la CFTC réclamait depuis longtemps.

Il n'est pas de jour où tel parti politique, telle instance ne s'exprime sur le traité constitutionnel européen. Qu'en pensons-nous ? La CFTC trouve que le sujet est beaucoup trop important pour y répondre à la hâte. Le Conseil confédéral de décembre se penchera sur la question pour y apporter la réponse du mouvement. D'ici là, nous prenons le temps de l'information, de l'analyse et du débat. Que nous dit ce premier examen ?

Ce traité constitutionnel n'est pas une Constitution au sens où nous l'entendons en France. Il a le même statut que les autres traités européens et, comme eux, doit être adopté à l'unanimité. Aussi, la véritable question est la suivante : le traité de Nice, qui s'applique actuellement, est-il plus favorable aux salariés que le traité constitutionnel ? A la première analyse, il nous semble que non. Le traité constitutionnel contient notamment certaines mesures introduisant plus de démocratie que celui de Nice. Autre élément, il intègre la Charte des Droits fondamentaux, ce que la CFTC réclamait depuis longtemps. Les salariés des pays de l'Europe centrale et orientale pourront alors s'appuyer sur de telles normes pour faire progresser leurs conditions de travail... et donc faire reculer le dumping social. Certes, tout cela n'est pas l'Europe sociale dont nous rêvons et pour laquelle nous continuerons à nous battre. Mais le rejet de cette Constitution ne changerait rien à l'affaire. Au contraire, il nous bloquerait sur le texte de Nice, moins favorable aux salariés. Le traité constitutionnel est donc un pas, encore timide, dans la bonne direction. Le 16 décembre, la parole sera légitimement au Conseil Confédéral.