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Salaires : ce que le ministère de l'Emploi ne dit pas...

La hausse des salaires mise en avant par le ministère de l'Emploi est essentiellement due au rattrapage des Smic les plus bas. La hiérarchie salariale continue de s'écraser.

Les bas salaires sont de plus en plus nombreux.

La proportion des salariés au Smic est en hausse dans le cadre d'un fort tassement des bas salaires. Les allègements de charges sociales des employeurs tirent les salaires vers le bas. Les salariés des PME restent les grands perdants des rémunérations. Les travailleurs pauvres augmentent avec des emplois très mal payés ou à temps partiel contraint.

Les salaires précarisés augmentent.

La part des salariés aux revenus variables, autrefois réservée aux cadres dirigeants, tend à augmenter, précarisant ainsi le salaire avec toutes les conséquences néfastes que cela peut présenter. L'individualisation aussi. Elle privilégie les augmentations "au mérite", sans transparence, et développe un sentiment d'arbitraire chez les salariés. Le Smic et les minima de branches ne jouent pas leur rôle.

Le Smic ne joue pas son rôle d'entraînement dans la mesure où seule une petite partie des salariés bénéficie de la plus forte revalorisation. Les autres se contentent du maintien théorique du pouvoir d'achat. Quant à la politique salariale de branche, elle reste d'une totale indigence : la plupart des minima de branche sont inférieurs au Smic. La CFTC observe que le climat de frustration, dans un contexte de peur pour l'emploi, a des effets pervers évidents sur la croissance. La dramatisation des dossiers retraite et assurance maladie conduit naturellement les salariés à épargner, ce qui se traduit par une baisse de la consommation et des suppressions d'emploi. Il ne suffit pas de lutter avec plus ou moins de succès contre la vie chère. Il faut que les pouvoirs publics incitent fortement les entreprises à une vraie politique salariale. Faute de quoi il n'y aura pas de redémarrage durable de la croissance.

Communiqué du 17 novembre.