Points de vue sur l'actualité

Retour de la corvée - Suppression d'un jour férié ! (Lundi de Pentecôte ?)

Solidarité nationale ?

La CFTC est favorable, si nécessaire, à la mobilisation de la solidarité nationale en faveur des personnes âgées et dépendantes. Une vraie solidarité nationale, c'est un effort de chacun selon ses possibilités. Dans le cas présent, la charge repose sur les seuls salariés (37% de la population). En sont notamment exonérés les professions libérales, les retraités, les commerçants, les agriculteurs et les parlementaires.

La suppression d'un jour férié aura des effets pervers sur :

  • le lien social, en interdisant de nombreuses rencontres familiales, sportives, culturelles, associatives, religieuses.
  • l'emploi : d'après l'OFCE (institut de conjoncture), cette mesure détruirait entre 20 000 et 30 000 emplois.
  • l'économie car elle entraînerait une baisse prévisible de l'activité, notamment dans l'hôtellerie, le tourisme, la restauration... et serait à l'origine du chômage technique pour les industries qui ont un carnet de commande peu rempli.
  • les finances publiques, par des pertes de primes pour les salariés travaillant le jour férié, donc une baisse de rentrée des cotisations sociales, et une augmentation des charges de l'Etat qui devra payer 0,3% de la masse salariale de la Fonction publique.
  • la croissance : l'absence de rémunération ne permettra pas un accroissement de la consommation, et aucun salarié ne verra sa rémunération augmenter, pour certains elle pourra même diminuer (suppression des primes liées au travail d'un jour férié).
  • activités locales, par la mise en danger des clubs, des associations et des groupements qui organisent fréquemment leurs rassemblements annuels un jour férié, et la remise en cause des ferias du Sud-Ouest, des ducasses du Nord, des tournois de Pentecôte, des festivals divers et variés...

La suppression d'un jour férié

C'est :

  • Remise en cause des 35 heures : le temps de travail annuel passera de 1 600 heures à 1 607 heures, ce qui est une remise en cause honteuse et en catimini d'accords sur les 35 heures librement négociés par les partenaires sociaux et qui reposaient sur des équilibres fragiles, résultat de concessions de part et d'autres.
  • L'étatisation des relations sociales : un seul groupe parlementaire (lui-même loin d'être unanime) qui sans concertation, discussion ou négociation, a imposé sa règle aux partenaires sociaux.

Dévaloriser le salaire comme juste rétribution d'un travail, c'est dévaloriser le travail lui-même.

Le travail forcé (travail obligatoire sans rémunération en contrepartie) est prohibé par les textes internationaux, notamment européens. C'est pourquoi, la CFTC, fidèle à son devoir de défense des salariés et leurs familles, porte l'affaire devant la Cour de Justice Européenne.