Points de vue sur l'actualité

Un nouveau traité de Rome... mais pour quelle Europe ?

Le 29 octobre, les chefs d'Etats et de gouvernements vont signer le projet de traité constitutionnel. La CFTC a depuis l'origine accompagnée le projet politique européen. La CFTC a toujours soutenu l'idéal de paix et de justice incarné par les traités de 1951 puis 1957. Membre de la CES, la CFTC soutient l'objectif du processus de Lisbonne en ce qu'il consacrait l'équilibre entre la dimension économique et sociale de la Communauté.

Pourtant, elle est inquiète des dérives "libérales" des politiques communautaires inscrites dans tous les projets de la Commission européenne. Qu'il s'agisse de la directive sur les services, la directive sur le temps de travail, les recommandations dans le domaine économique ou social (avec des remises en cause des modèles sociaux nationaux)... Tous ces textes semblent indiquer un consensus politique d'orienter l'UE vers un modèle social Nord-Américain. Pour la CFTC, ces projets ne feront qu'amplifier la défiance des populations à l'égard du nouveau traité.

La CFTC s'interroge sur la constitutionnalisation du principe de "concurrence non faussée" (art I-3-2) inscrit dans le traité que doivent signer aujourd'hui les chefs d'Etats et de gouvernements. Cet article ne compromettrait-il pas l'émergence d'un modèle social européen ou une politique industrielle volontariste ainsi que le maintien des services publics nationaux et locaux tels qu'ils existent aujourd'hui en France ?

La CFTC reste convaincue que l'Europe nouvelle doit se doter d'un projet politique mobilisateur à l'instar des traités de 51 et 57 et que ce projet doit rompre avec le faux consensus "libéral" pour promouvoir un modèle social conforme aux aspirations des travailleurs. Après l'Europe économique la CFTC reste convaincue que l'Europe doit faire progresser sa dimension sociale. Pour la CFTC "l'Europe des peuples" doit se construire pour et avec les populations.

Communiqué du 29 octobre 2004.