Points de vue sur l'actualité

Banques : droit d'opposition : deuxième version

Après "l'affaire Perrier", c'est au tour de la branche des banques de connaître une signature d'accord mouvementée et une application du droit d'opposition, instauré par la loi Fillon. Il s'agit d'un accord de branche, prévoyant la possibilité d'une mise à la retraite des salariés des banques par l'employeur avant 65 ans, signé avec l'AFB (patronal) par FO et la CFTC, le 13 juillet, qui a mis le feu aux poudres. Cet accord n'a pas été signé par trois syndicats (CGT, CFDT et SNB/CFE-CGC), majoritaires à eux trois, et unis pour faire valoir leur droit d'opposition. Ils demandent une renégociation : les syndicats signataires s'insurgent. "Nous dénonçons la prise en otage des 70 000 salariés du secteur bancaire, déplore Claude Macé, secrétaire général de la FD CFTC Banques. Bien sûr, cet accord n'est pas la panacée, mais il comporte toutes les garanties que l'on pouvait obtenir de la part de l'AFB, et a le mérite d'exister. Il est hors de question de le renégocier, car nous sommes allés au bout. Les autres syndicats bloquent la situation et oublient que certaines banques, comme BNP Paribas, n'ont pas d'accord d'entreprise, et dépendent, de fait, de cet accord de branche. Ce règlement de compte, car c'est là l'explication de leur opposition, est intolérable, car il aura pour effet de mettre aux oubliettes l'accord." La CFTC s'est donc tournée vers ses juristes, afin de voir si le droit d'opposition ne pouvait être rejeté. L'affaire est devant l'AFB, qui devait prendre position la semaine dernière. La CFTC Banques se réserve le droit d'ester en justice pour annuler les effets de l'opposition.