Points de vue sur l'actualité

Cofiroute : salariés solidaires

Cofiroute, société concessionnaire d'autoroutes, restera dans l'histoire comme la première entreprise française à avoir signé, le 19 octobre dernier, un accord sur la journée de solidarité en faveur des personnes âgées et dépendantes. Le principe de cette journée, jadis prévue le Lundi de Pentecôte, largement décrié par la CFTC, a été entériné par le gouvernement. A charge de chaque entreprise maintenant de négocier en interne son application. Chez Cofiroute, elle prendra la forme d'une journée de RTT travaillée pour les agents routiers et les administratifs, et d'une disponibilité supplémentaire pour les salariés travaillant par cycles, autant d'heures supplémentaires ne donnant pas lieu à rémunération. "Bien qu'opposée à cette mesure, la CFTC est respectueuse des lois et a signé l'accord, atteste Alain Manoury, DSC CFTC chez Cofiroute. Nous déplorons que la loi ne permette pas de changer ce jour de travail contre une somme équivalente, qui aurait pu être prélevée mensuellement. Nous avons trouvé un compromis acceptable pour toutes les catégories de personnel. Cet accord évite d'imposer un jour férié, un week-end, une nuit choisie par la direction. Et un titre restaurant sera attribué ce jour-là." L'accord entrera en vigueur le 2 janvier 2005. Rappelons que la CFTC était contre le principe de cette journée, qui n'est pas selon elle une mobilisation de la solidarité nationale : "une vraie solidarité nationale, c'est un effort de chacun selon ses possibilités. Dans le cas présent, la charge repose sur les seuls salariés, soit 37% de la population."