Points de vue sur l'actualité

Péchiney : la CFTC obtient une rencontre avec la direction mondiale d' Alcan

La CFTC Pechiney redoute un alourdissement des conséquences sociales de la restructuration issue de la fusion avec le canadien Alcan. Un millier d'emplois seraient menacés en France, sur cinq sites. Fin avril, après son OPA sur Pechiney, Alcan avait annoncé un plan limitant la suppression d'emplois à trois cents postes, pour la plupart administratifs, sur un total d'environ vingt mille salariés. Aujourd'hui, une restructuration se prépare et la CFTC craint que le Canadien passe à la "deuxième étape", en supprimant des sites industriels. "La fusion commence, la désindustrialisation aussi", a commenté Francis Orosco, délégué central CFTC, selon qui Alcan "veut utiliser la technologie de Pechiney pour ensuite aller s'installer là où l'énergie est moins chère, en Afrique du Sud, Oman et même au Canada". Déjà, les sites de Lannemezan (Hautes-Pyrénées, 250 emplois) et de Voreppe (Isère) sont menacés. La CFTC a écrit au ministre de l'Economie, Nicolas Sarkozy, pour qu'il demande à Alcan de respecter ses engagements de garantir la pérennité des emplois industriels. Puis demandé, et obtenu l'organisation d'une table ronde informelle avec le vice-président mondial du groupe et le président d'Alcan Europe. Une direction qui s'est contentée d'indiquer qu'"aucune décision n'avait été prise sur l'avenir des sites industriels en Europe", tout en confirmant la fermeture du site de laminage de Falkirk et celle du site d'emballage alimentaire de Barcelone... La semaine dernière, à l'appel de l'intersyndicale, deux cent cinquante salariés, dont une majorité de cadres, se sont rassemblés devant le siège à Paris pour dénoncer l'insuffisance des mesures de reclassement a minima contenues dans le plan social annoncé en avril. Le prochain conseil d'administration, prévu à Montréal fin novembre, sera suivi de près.