Points de vue sur l'actualité

Pour un dialogue social maximum

La CFTC ne saurait accepter l'installation autoritaire d'un service minimum dans les services publics.

Le 28 septembre, Gilles de Robien, ministre des Transports, va clore par la CFTC ses entretiens sur la continuité de service public. Ce hasard du calendrier nous paraît plein de sens car nous n'oublions pas que la CFTC, à la suite des conflits sociaux de décembre 1995, avait proposé à la RATP un système d'alarme sociale, qui, depuis a été accepté depuis par tous les autres syndicats et apparaît comme une véritable alternative au service minimum. Dans ce débat, la CFTC est persuadée que le dialogue social doit fonctionner autrement qu'en prenant en otages les usagers. Mais elle ne saurait pour autant accepter l'installation autoritaire d'un service minimum dans les services publics. Cela reviendrait purement et simplement à annuler cette conquête pour laquelle nos anciens se sont battus parfois au péril de leur vie : le droit de grève.

A y regarder de plus près, on se rend compte que les entreprises dans lesquelles les grèves sont les plus nombreuses sont souvent celles de l'Etat-Patron. Historiquement dans ces entreprises, règne un syndicalisme de rapport de forces face à une direction caractérisée par le même état d'esprit. Dans cette situation, les deux protagonistes ne peuvent plus se parler sans l'étape préalable du préavis de grève. C'est cela qu'il faut changer. Jacques Voisin le rappellera ces jours-ci au ministre, il s'agit désormais d'instaurer les conditions d'un dialogue social maximum qui peut passer par la définition négociée de services essentiels mais reste incompatible avec l'instauration d'un service minimum.