Points de vue sur l'actualité

ASSASSINAT DE DEUX AGENTS DE CONTRÔLE

Vers 16 heures, le jeudi 02 septembre 2004, au cœur du vignoble de BERGERAC, à Saussignac, Daniel BUFFIERE, 46 ans, (inspecteur à la Mutualité Sociale Agricole) et Sylvie TREMOUILLE, 40 ans (contrôleur à l'I.T.P.S.E.A : l'inspection du Travail en agriculture) sont lâchement assassinés dans l'exercice de leur mission de contrôle de l'application du droit du travail.

Les conditions de ces deux meurtres sont effroyables : Gérard DUBIAU, exploitant agricole, a abattu au fusil de chasse nos deux collègues, en tirant d'abord sur Daniel (décédé des suites de ses blessures à l'abdomen, après son transfert à l'hôpital) et ensuite en visant dans le dos alors qu'elle tentait de s'enfuir (décédée sur le coup).

La consternation, l'indignation, la douleur affectent l'ensemble des agents des corps de contrôle de l'Inspection du Travail (inspection du travail du régime général, inspection du travail agricole, inspection du travail des transports) de France et des services partenaires que sont la Mutualité Sociale Agricole et l'URSSAF.

Les pouvoirs publics réagissent par un communiqué de douleur et de compassion adressé d'une part aux familles et aux proches de Sylvie et Daniel, ainsi que par mot de sympathie et de soutien à l'ensemble des inspecteurs et contrôleurs du travail d'autre part. Rien de plus.

La presse écrite relaie cet évènement sordide d'une manière très inégale : certains journaux renvoient cela à la rubrique du simple fait divers, d'autres conscients de la lourdeur de l'affaire, s'interrogent sur la problématique de fonds : comment exercer dans le cadre des lois de la République le métier de contrôle de la législation du travail. La presse télévisuelle est restée très discrète sur les évènements.

L'ensemble des collègues du corps des contrôleurs et inspecteurs du travail est plongé dans la torpeur et s'associe avec ferveur au deuil des familles de Daniel et Sylvie, par des moments de recueillement (minute de silence, manifestation silencieuse, participation aux obsèques et versement financier au comité de soutien crée pour Daniel et Sylvie).

Depuis le début de l'année, c'est la 37éme agression recensée sur des agents des directions départementales du Travail de l'Emploi et de la Formation Professionnelle. Il a fallu que deux nos collègues subissent cette agression mortelle pour que nos Ministres acceptent de prendre en compte que la violence envers les agents se banalise.

La CFTC – TEF a adressé un message de soutienà la famille et aux collègues des disparus.

Face à ce dramatique évènement, certaines organisations syndicales du ministère ont appelé le Jeudi 16 septembre à une journée de grève.

La CFTC – TEF a décidé de laisser le soin à chaque adhérent ou sympathisant de choisir en son âme et conscience l'action qui lui semblait la plus juste.

LA VIE A DÉFENDRE, symbole de la CFTC , nous est apparu très vite comme une affaire de prise de position humaine et personnelle , plus que celle d'une décision unique :


LA GRÈVE
 

Tous les adhérents et sympathisants ont pu ainsi exprimer leur douleur, leur colère, leur revendication à l'égard de notre haute hiérarchie et de notre hiérarchie de proximité, par la grève, le travail avec reversement du gain de la journée au comité de soutien de Sylvie et Daniel, la participation aux diverses manifestations publiques.

La CFTC – TEF n'oublie pas et n'oubliera pas nos deux collègues (manifestation de souvenir).

La CFTC – TEF se mobilisera lors du procès de l'assassin.

Elle restera très vigilante sur l'effectivité de l'application des engagements pris par Monsieur Jean Louis BORLOO, et Monsieur LARCHER, qui nous assurent que les agents de contrôle seront d'avantage soutenus dans leurs missions (mise en place de cellule de méthode, d'appuis et de soutiens, etc…).

Par ailleurs la CFTC – TEF rappelle que l'ensemble des autres agents de nos services, catégories C, B, A, CONTRACTUELS, non inspectant, sont également confrontés dans leurs missions au quotidien, dans leurs bureaux, à l'agression verbale parfois physique, et ne veut pas limiter l'attention portée au suivi des engagements pris par le Gouvernement aux seuls agents de contrôle.