Points de vue sur l'actualité

Nouvelle étape importante

Mi-juillet, les partenaires sociaux, dont la CFTC, ont adressé au Gouvernement une lettre paritaire, lui demandant de prendre les dispositions législatives nécessaires à la mise en oeuvre de l'Accord national interprofessionnel (Ani) du 1er mars 2004 relatif à l'égalité professionnelle. "Dans l'accord, il y a des choses qui relèvent du domaine de l'entreprise, sur lesquelles les partenaires sociaux prennent leur responsabilité pour l'appliquer, commente Gabrielle Simon, secrétaire générale adjointe de la CFTC.

Mais certains points ayant été recensés comme constituant une entrave au développement de la mixité et de l'égalité professionnelle, l'État doit, lui aussi, faire sa part."

Dans la lettre paritaire, les partenaires sociaux insistent sur le fait qu'ils avaient "inscrit leurs travaux dans le cadre des lignes directrices pour les politiques de l'emploi des États membres". En effet, si chacun partage le souci d'améliorer la situation des femmes au travail, le Gouvernement doit répondre aux injonctions de l'Europe qui l'incite à mettre plus de monde "au travail". Il considère aussi les nombreux départs en retraite à compter de 2005 libérant des emplois que les chômeurs ne suffiraient pas à combler. Aménager les conditions d'un retour à l'emploi de femmes qui, pour raisons familiales, s'en étaient écartées, devient dès lors nécessaire.

Les partenaires sociaux ont ainsi établi la liste des aménagements législatifs et réglementaires relatifs à la formation professionnelle, en matière d'hygiène et de sécurité ou de placement. Ainsi ils demandent que l'absence liée au congé de maternité n'impute pas les droits au droit individuel à la formation (Dif), ou encore qu'un accord de branche majore de 10% l'allocation formation quand une femme a des frais de garde supplémentaire pour suivre sa formation en dehors de son temps de travail. "Si les femmes n'ont pas une aide supplémentaire, elles ne la suivront pas !", poursuit Gabrielle Simon.

Une proposition de la CFTC visant à la réalisation d'une action de bilan de compétence ou de validation des acquis de l'expérience ou de remise à niveau à l'issue du congé parental, a été retenue.

Concernant le placement, les pouvoirs publics pourraient charger l'ANPE de présenter une part significative de candidature de femmes (à profil équivalent) pour assurer la mixité. Les partenaires sociaux ont également mis l'accent sur les nécessaires actions d'information et de sensibilisation, notamment la possibilité d'agir avec les branches pour présenter leurs métiers. "Le souci est que l'école soit plus proche de l'entreprise", déclare Gabrielle Simon qui estime aussi primordial l'accès des garçons aux métiers féminins. "La démarche est dans les deux sens. Quand les hommes intègrent un métier, ils se valorisent." Enfin, la CFTC a obtenu que figure dans la lettre le développement d'équipements collectifs (garde d'enfants, transport en commun...) en faveur de la conciliation des vies familiale et professionnelle. "La femme peut aller travailler le mercredi et les enfants ne sont pas pénalisés. Ils peuvent aller au sport ou à diverses activités", conclut Gabrielle Simon.