Points de vue sur l'actualité

Le social enfin pris en compte, mais...

Le Plan de cohésion sociale a suscité de nombreux débats les 31 août et 1er septembre derniers au Conseil économique et social (CES). Le projet d'avis, lu en présence de Jean-Louis Borloo, s'est attardé longuement sur les moyens de financement du plan, et le "caractère réellement contraignant" de l'engagement de l'Etat de le financer à hauteur de 12,8 milliards d'euros sur cinq ans. Toutefois, le plan porte cependant "la marque d'une certaine prise de conscience des graves dangers qui minent la société française". "Une telle démarche, à condition qu'elle s'appuie sur une forte mobilisation des acteurs économiques, sociaux et associatifs, est de nature à susciter une espérance pour des millions de nos compatriotes", a estimé le CES, qui a ensuite averti que "cet espoir ne devait pas être déçu ». Dans sa déclaration, le groupe CFTC a approuvé la finalité du plan de cohésion sociale pour traiter les situations des personnes et des familles les plus démunies. Mais elle regrette l'absence de volet famille et comme le souligne l'avis, l'insuffisance de moyens. Dans l'approche globale du projet, pour la CFTC, il ne peut être question de substituer à un emploi et aux garanties qui y sont associées une "activité occupationnelle" sans acquis sociaux. Le travail doit demeurer source de revenu, gage d'identité et de dignité pour les personnes, facteur d'autonomie et vecteur de lien social. C'est d'ailleurs la motivation principale du projet CFTC "statut du travailleur." Approuvant le concept d'une maison de l'emploi pluridisciplinaire, la CFTC rappelle l'importance de la prévention et en ce sens, l'intérêt du Pare. Elle s'oppose à une intégration des trois entités (ANPE, Afpa et Unedic) dans un grand service public de l'emploi qui aboutirait à la mise sous tutelle de l'Unedic. Sur le volet Logement, la CFTC adhère pleinement à l'engagement politique fort du gouvernement, mais craint que le financement soit construit sur des bases trop optimistes. Enfin, concernant l'égalité des chances entre les personnes de toutes origines, la CFTC souscrit à la nécessité de rénover la politique d'accueil et d'intégration. Le groupe de la CFTC souhaite que l'ensemble des remarques et interrogations très pertinentes de l'avis, ne reste pas lettre morte. Lavis a été voté par 151 voix Pour, 24 Contre et 1 Abstention.