Points de vue sur l'actualité

Être syndicaliste à France Télévision

Depuis quatre ans qu'il est délégué syndical au service des Sports de France 3, Michel Goldstein, fait une arrière expérience. Début août, de retour de congé, il apprend qu'il ne fait plus partie de l'équipe de France Télévision en partance pour Athènes pour couvrir les Jeux olympiques, alors que sa place, son rôle et ses missions dans le dispositif avaient été définis il y a plus d'un an. Cette mise à l'écart ne semble pas liée à ses compétences professionnelles (il est chef d'édition), nullement remises en cause, mais à l'exercice de ses mandats syndicaux, comme le lui a signifié ouvertement, et dans des termes peu amènes, le rédacteur en chef de France 2. C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Depuis 2000, date de son engagement à la CFTC, Michel Goldstein n'est plus associé à aucun événement et sa carrière est bloquée. En juin encore, il n'a pas pu couvrir le championnat d'Europe de football et on lui confie des tâches subalternes : pour les Jeux, il assure les permanences de nuit à Paris. Aujourd'hui, sa détermination à se battre n'a d'égal que sa déception de voir le service public servir petit à petit des intérêts particuliers et flatter les ego démesurés de certaines personnes. Les interventions, par écrit, de Sélim Farès, délégué syndical central de France 3, de Michel Eicher, secrétaire général du syndicat CFTC des journalistes, et de Jacques Voisin pour régler le litige à l'amiable, sont restées lettre morte. Tout le monde sait, mais personne ne semble vouloir affronter le service des Sports, un Etat dans l'Etat qui s'affranchit des règles financières, sociales et tout simplement humaines de la maison. Le service juridique de l'Union Départementale CFTC de Paris a entamé une procédure auprès de l'inspection du travail et s'apprête à porter plainte auprès du procureur de la République pour discrimination syndicale.