Points de vue sur l'actualité

Perrier : c'est fou, fou, fou

Après avoir joué sur le registre de l'originalité dans ses publicités, Perrier défraie aujourd'hui les pages économiques des journaux. Les petites bulles frénétiques s'agitent maintenant dans la tête des salariés sous forme de questions récurrentes : "sera-t-on vendu par le suisse Nestlé, acquéreur de la marque en 1992 ? Combien de licenciements, directs ou déguisés, allons-nous subir ?" Car il est clair que la bataille est engagée entre le numéro un mondial de l'eau embouteillée, Nestlé, et Perrier.

Le premier veut se débarrasser du second, déficitaire ou tout juste en équilibre, et agite le spectre d'une prochaine vente ou d'une filialisation. Et le second tente la résistance ! "La direction a pris le prétexte d'un accord de cessation anticipée d'activité des travailleurs salariés (Cats) pour diminuer les effectifs, résume Jean-Luc Langlade, délégué syndical CFTC de Perrier. Environ 350 personnes sont concernées. Au départ, notre section syndicale était enthousiaste car nous pensions que c'était une évolution pour les salariés. Mais dans le contexte, il est évident que la direction utilise cet accord comme un moyen pour parvenir à son but !".

Et le délégué de continuer : "Mais nous ne sommes pas dupes. Même si aucune organisation syndicale ne signe, la direction essaiera par d'autres biais, comme un plan social." L'accord devait être soumis à signature fin juin, mais les négociations ont pris du retard. La CFTC a de toute façon fait entendre qu'elle "ne signerait pas l'accord en l'état."

L'été chez Perrier sera agité...